“Yuja Wang at the Louis Vuitton Foundation, or the ease of luxury” (Bachtrack)


Manuel Gaulhiac, Bachtrack

A bold program that confronts Stravinsky’s neoclassical aesthetics with Chopin’s flamboyant romanticism, and places them in the heritage of Mozart and Beethoven …

Yuja Wang is now in the venue, in the Andante Spianato and brilliant Polonaise, in the version for piano and orchestra. The piano is turned back within the orchestra, the pianist’s back to the audience. Yuja Wang embraces the Andante, as a nocturne, a felted pianissimo that dangerously approaches the border of the non-production of sound, but without ever crossing it, with the incredible lightness of play, which makes its effect in the fast strokes of the polonaise whose negligent insolence is assumed with style and taste. The character is there, and the fingers seem to caress the keyboard with a disconcerting ease.

The second part of the concert is dedicated to Beethoven and his first concerto. While Yuja Wang was content with the role of pianist in the Great Polonaise, we are witnessing her debut in the direction of the piano … she passes with a remarkable ease of the piano to the direction. Like Martha Argerich, Yuja Wang’s great technical mastery gives her a field of action that sometimes makes her take unexpected directions that seem to be the result of her mood rather than a long-term intention, for example when she unexpectedly accentuates a note in the middle of a rapid passage, so that the relief may appear locally artificial, while having the charm of spontaneity, full of ardor and youth.

{Un programme audacieux qui confronte l’esthétique néoclassique de Stravinsky avec le romantisme à fleur de peau de Chopin, et les plaçant dans l’héritage de Mozart et de Beethoven.

Place à Yuja Wang maintenant, dans l’Andante Spianato et Grande polonaise brillante, dans sa version pour piano et orchestre. Le piano est mis tête-bêche dans l’orchestre, la pianiste tournant le dos au public. Yuja Wang adopte dans l’Andante, aux airs de nocturne, un pianissimo feutré qui approche dangereusement la frontière de la non-production de son, mais sans jamais la franchir, avec un jeu d’une incroyable légèreté, qui fera son effet dans les traits rapides de la polonaise dont l’insolence négligente est assumée avec style et goût. Le caractère est là, et les doigts semblent caresser le clavier avec une facilité déconcertante.

La seconde partie du concert est consacrée à Beethoven et son premier concerto. Tandis que Yuja Wang se contentait du rôle de pianiste dans la Grande Polonaise, nous assistons ici à ses débuts en direction du piano … elle passe avec une aisance remarquable du piano à la direction. A l’instar d’une Martha Argerich, la grande maîtrise technique de Yuja Wang lui donne un champ d’action qui lui fait prendre par moment des directions inattendues qui semblent le fruit de son humeur plus qu’une intention longuement mûrie, par exemple quand elle accentue inopinément une note au milieu d’une gamme rapide, si bien que le relief peut paraître localement artificiel, tout en ayant le charme de la spontanéité, plein de fougue et de jeunesse.}